La guerre des deux « T »

Les deux T, Talon et Tiani se montent les muscles depuis des mois. La situation entre le Bénin et le Niger est restée tendue, entraînant les deux États dans une crise diplomatique à l’origine d’une situation politique et socio-économique assez délicate. Ce vent s’est soulevé depuis l’arrivée de la junte militaire à la tête de la République du Niger. Jugée comme une démarche non démocratique, violant toute disposition légale par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), elle avait sommé ses États membres de fermer leurs frontières avec ce dernier. Cette décision, qui n’a pas laissé le Bénin indifférent, est la poudre à perlimpinpin qui a noyé les relations diplomatiques entre les deux États dans une fosse des Mariannes. Alors que le Bénin s’est vite ressaisi en levant ses barrières depuis décembre 2024, le général Abdourahamane Tiani n’a pas daigné relâcher la pression.

C’est ce bras de fer qui a conduit à l’embargo sur le pétrole brut nigérien par le Président Patrice Talon. Cette décision du gouvernement béninois s’est révélée comme le remède qui a touché le bon endroit. C’est donc le tour du gouvernement nigérien de déclarer que le Bénin dispose de bases militaires françaises sur son territoire et tenterait de nuire au Niger. Cette déclaration, qui a soulevé beaucoup de réactions d’indignation dans le rang des citoyens béninois, a été la raison sous-jacente à l’interdiction de l’exportation des cultures vivrières vers le Niger. Une pratique que Patrice Talon a déplorée puisqu’elle se fait de façon clandestine alors que les frontières ne sont pas ouvertes. En réponse à cette décision, Tiani a, quant à lui, interdit le chargement des marchandises nigériennes par les camions immatriculés au Bénin au port du Togo. De son côté, le gouvernement béninois a également réagi en interdisant, le mercredi 22 mai passé, le déplacement des biens et des personnes par le biais du couloir fluvial du fleuve Niger. Face à cette décision, le général Tiani et son gouvernement se seraient mis à chercher des moyens de pression sur le Bénin en réponse à la réaction du chef de l’État béninois.

Les peuples nigérien et béninois méritent mieux. Il est d’une grande importance que Tiani et Talon privilégient le dialogue pour trouver une solution à la situation. Puisque les plus grands perdants dans cette affaire sont les populations qui paieront les frais des deux côtés. En aucun cas, la situation ne pourra profiter aux deux États. Les deux chefs d’États feraient mieux de faire table rase du passé afin de revenir à de meilleurs sentiments pour le bonheur des deux peuples.

Germain ALOZE

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