ÉDITORIAL

Le 11 mai se veut une journée commémorative à l’honneur de la légende Robert Nesta Marley. Cette célébration a malheureusement perdu son réel sens et laisse place à une dérive alarmante dans le comportement de la jeunesse.

11 mai, in mémoriam de Bob ou le paroxysme de la déviance ?

Dédiée à la commémoration de Bob, les jeunes ont perdu de vue le message originel et se permettent de s’adonner à des vices de toutes sortes en ce jour. Ce sens perdu a fait qu’aujourd’hui, ils n’hésitent pas à appeler la journée celle du ganja. L’après-célébration de cette journée laisse voir des résidus de joints, des paquets et cigarettes, des sachets vides de stupéfiants de tout genre. C’est bien malheureusement ce que donne la célébration du 11 mai surtout dans les coins stratégiques, et même dans les universités. Le plus souvent, les groupes les plus virulents sont composés d’étudiants qui, malheureusement, devraient servir d’exemple. Pas plus tard que l’an dernier, les deux universités publiques du Bénin ont été le théâtre de ces débordements. Des étudiants se regroupent et envahissent les coins des universités et surtout les terrains de sports.

Les plus jeunes dans les villages n’ont aucun doute à clamer partout qu’en ce jour tout est permis. Ils se disent à cet effet convaincus que même la police ne peut les réprimander. Pensant rendre hommage à Bob Marley, les jeunes se retrouvent dans une profonde perdition qui les livre à des conduites malsaines comme la débauche, les dérapages psychologiques, l’incivisme notoire et bien d’autres. Si la légende du reggae est connue comme un fumeur de ganja, il n’est secret pour personne qu’il faisait preuve d’une inspiration profonde et d’un courage remarquable. Dans ses morceaux, il n’hésite pas à évoquer et à dénoncer les injustices subies par les Jamaïcains : un moyen pour la population, mise à l’écart des décisions prises par le gouvernement, d’être tenue au courant des actualités et de l’état de leurs politiques. Surtout que le reggae est une musique populaire, qui informe les gens sur ce qui se passe autour d’eux, tout ce qu’on n’apprend pas à l’école.

Ces consommations régulières de chanvre indien ne l’ont jamais conduit dans les vices comme ce qui s’observe chez les jeunes. D’ailleurs, la plupart de ceux-ci ne sont pas réellement des personnes qui peuvent vraiment tenir face à la fumée. C’est plutôt cette catégorie parmi le rang qui sème le plus de troubles dans la société après un simulacre de prise de la drogue. Il est clair que la jeunesse se méprend entre commémorer la mort de Bob Marley et s’adonner à la drogue. D’ailleurs, si cet acte était de nature à perpétuer les œuvres de l’artiste, la drogue devrait plutôt faire objet de réflexion, d’innovation et de pensée profonde, face à la situation socio-économique qui secoue le pays.

Il est d’une grande importance que la jeunesse prenne conscience et que désormais, les forces de l’ordre renversent la situation.

Germain ALOZE ✍✍

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